Quand Citroën lance au mitan des années 30 le projet de TPV (très petit véhicule) qui allait devenir la 2CV en 1948, le patron de Citroën Pierre-Jules Boulanger est très clair :« Faites étudier par vos services une voiture pouvant transporter deux cultivateurs en sabots, cinquante kilos de pommes de terre ou un tonnelet à une vitesse maximum de 60 km/h pour une consommation de trois litres d’essence aux cent. En outre, ce véhicule doit pouvoir passer dans les plus mauvais chemins, il doit être suffisamment léger pour être manié sans problèmes par une conductrice débutante. Son confort doit être irréprochable car les paniers d’œufs transportés à l’arrière doivent arriver intacts. Son prix devra être bien inférieur à celui de notre Traction Avant.»
En quelques lignes, l’homme avait défini les bases de ce qui allait devenir l’un des plus grands mythes automobiles. Surtout, l’histoire a retenu l’image de ce fragile panier d’œufs dont l’intégrité devait à tout prix être préservée, même dans les conditions les plus difficiles. Ce côté prévenant allait devenir une marque de fabrique de toutes les productions au double chevron, notamment à partir du lancement en 1955 de la DS dotée de sa fameuse suspension hydropneumatique (une première en grande série).
Si la fameuse suspension a aujourd’hui disparu, remplacée (au moins dans l’esprit) par un système à butées hydrauliques, la marque fait fructifier l’héritage à travers le programme « Citroën Advanced Comfort » dont le leitmotiv tient en ces termes : « Filtrer les sollicitations, faciliter la vie à bord, fluidifier l’usage et alléger la charge mentale ».