On ne présente plus le Nissan Qashqai. Lancé en 2007 puis renouvelé en 2014, le SUV nippon fait figure de star du marché et il est aujourd’hui le modèle le plus vendu de sa catégorie en Europe. Pourtant, la concurrence est rude et les rivaux ne cessent de se renouveler, notamment ces derniers temps avec le lancement d’un nouveau Peugeot 3008 et d’une seconde génération de Volkswagen Tiguan, sans oublier l’arrivée des Seat Ateca et Škoda Karoq. Dans ce contexte, le Qashqai restylé doit s’acquitter d’une mission plutôt périlleuse, celle de tenir tête à des rivaux de conception plus moderne.
Aujourd’hui, les constructeurs ne font pas preuve d’une grande audace lorsqu’il s’agit de restyler un modèle. Il faut donc saluer l’initiative de Nissan, qui a opté pour des changements assez visibles, et ce afin de reprendre l’identité esthétique des dernières productions de la marque. Concrètement, cela est surtout visible à l’avant, avec un capot redessiné et surtout l’apparition d’un jonc chromé en V plus marqué au niveau de la calandre. De plus, les projecteurs évoluent subtilement, avec une signature LED mise en valeur, et le bouclier adopte des lignes plus agressives, qui procurent un soupçon de virilité supplémentaire au Qashqai. En revanche, les changements sont peu perceptibles à l’arrière, où l’on note simplement une nouvelle signature lumineuse avec un effet 3D plus marqué. Il faut par ailleurs ajouter à cela de plus amples possibilités de personnalisation, avec de nouvelles jantes et deux teintes inédites (un bleu et un bronze). Globalement donc, Nissan a réussi son coup en offrant au Qashqai des lignes modernisées, sans pour autant dénaturer un dessin déjà plébiscité.
Le Qashqai évolue aussi à l’intérieur, on note simplement l’apparition d’un nouveau volant à trois branches et de matériaux de meilleure qualité qui améliorent très légèrement la qualité perçue. En outre, l’interface du système d’infotainement a été remise au goût du jour, sans que cela change fondamentalement les choses. Cette frilosité est un peu regrettable, même si le poste de conduite était déjà correctement présenté et ne nécessitait pas de révolution brutale. Mais la concurrence a beaucoup évolué ces derniers mois et Nissan aurait peut-être été inspiré d’offrir à son Qashqai une ergonomie simplifiée ou même une instrumentation numérique, un peu à la manière d’un Peugeot 3008.
En revanche, le Qashqai progresse de façon assez sensible sur le plan technologique. Il gagne ainsi un freinage d’urgence capable de détecter les piétions, ainsi qu’un système d’alerte anticollision arrière, livré de série ou en option selon les finitions. Mieux encore, Nissan proposera dans les prochains moins le système de conduite semi-autonome ProPilot, un dispositif amené à se développer sur toute la gamme au fil du temps. Celui-ci sera en mesure de contrôler la direction du Qashqai dans les bouchons ou sur l’autoroute et donc de maintenir le véhicule dans sa voie. Pour l’heure, le constructeur procède aux derniers réglages de cette technologie.
Naturellement, les choses ne changent pas en termes d’habitabilité et de volume de coffre. L’espace à l’arrière est donc toujours aussi compté tandis que les 430 litres du coffre s’inscrivent dans la moyenne basse du segment. Assurément, le Qashqai n’est pas le meilleur ami des familles nombreuses. En revanche, il profite de ce restylage pour monter en gamme avec une nouvelle finition haute, la Tekna +.
Bien né, le Qashqai est un véhicule sain mais pas forcément exaltant. Pour tenter d’améliorer la conduite, les ingénieurs Nissan ont donc travaillé sur la suspension, les amortisseurs et la direction. L’offre moteur est toujours articulée autour de deux essence (1,2 DIG-T 115 et 1,6 DIG-T 163) et de deux diesel (1,5 dCi 110 et 1,6 dCi 130). Notez également que la transmission intégrale est uniquement disponible avec le dCi 130 et qu’il est toujours possible d’opter pour la boîte auto CVT sur certaines versions.
Les quelques petits changements opérés ne bouleversent pas la conduite du Qashqai, qui reste satisfaisante dans l’absolu. Le comportement de la voiture n’appelle pas de critique particulière, avec des mouvements de caisse plutôt contenus et un châssis relativement précis, qui montre cependant ces limites lorsque l’on accélère la cadence. Sur ce point, certains concurrents font mieux aujourd’hui.
Un peu plus consistante, la direction offre un ressenti convenable, ce qui n’est pas forcément le cas d’une boîte de vitesse au guidage assez hasardeux. L’étagement de celle-ci est en revanche correct et permet de bien exploiter le potentiel du diesel dCi 130. Archi-connu, ce moteur distille des performances convenables et correspond bien à la personnalité du Qashqai. Très souple, il se montre notamment à l’aise en ville et sur routes sinueuses, où il parvient à relancer efficacement la voiture.
D’une façon générale, il ne faut pas s’attendre à vivre le grand frisson au volant du SUV Nissan. Comme la plupart de ses rivaux, il est avant toute chose sérieuse et bien élevé, quitte à sembler parfois ennuyeux. Enfin, les quelques progrès réalisés en matière d’insonorisation améliorent surtout la situation sur autoroute et en phase d’accélération. En revanche, le confort est un peu ferme, notamment avec les jantes 19″ de cette finition Tekna +.
Le traditionnel restylage de mi-carrière fait incontestablement du bien au Qashqai, qui se devait d’évoluer pour tenter de conserver sa place de leader en Europe. Esthétiquement d’abord, le Qashqai est toujours dans le coup et cette nouvelle face avant plus agressive lui prodigue un soupçon de modernité supplémentaire plutôt bienvenu. Techniquement, les changements sont quasi imperceptibles, mais cela n’a pas vraiment d’importance dans la mesure où le Qashqai affichait déjà des prestations convenables, avec notamment un moteur dCi 130 agréable au quotidien. Toutefois, on peut trouver aujourd’hui trouver mieux ailleurs en matière de compromis dynamisme/confort. En effet, le nippon est parfois un peu ferme sans offrir pour autant le dynamisme de la référence du segment, le Peugeot 3008.